GCMP

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Groupe Chiroptères 
de Midi-Pyrénées

Il s’agit d’un réseau de bénévoles œuvrant pour la connaissance et la préservation des chauves-souris dans la région. Depuis le 9 juin 2001, le Groupe Chiroptères est officiellement rattaché au Conservatoire d’Espaces Naturels de Midi-Pyrénées dont il constitue un groupe thématique.
Groupe de bénévoles du Conservatoire, le GCMP met en œuvre des actions de connaissance, de préservation et de sensibilisation en faveur des chauves-souris.

Contact : Emile PONCET : emile.poncet@espaces-naturels.fr  

Les objectifs du GCMP

INVENTORIER

Inventorier les espèces de chauves-souris présentes en Midi-Pyrénées. Pour cela, une base de données thématique couplée à un logiciel cartographique a été mise en place et un atlas régional est disponible depuis 2011.



PROTEGER

Mettre en place des mesures de protection réglementaires (RN, RNV, APPB, etc.), conventionnelles (accords avec les propriétaires, usagers) ou physiques (fermetures de grottes avec grilles, etc.).

PARTICIPER

Relayer et participer aux programmes de la Société Française pour l’Etude et la Protection des Mammifères (SFEPM), pour l’étude et le suivi des chiroptères, ainsi que pour le SOS Chauves-Souris.

CONSEILLER

Conseiller les professionnels lors de leurs interventions dans des bâtiments ou des ponts hébergeant des chauves-souris (pompiers, architectes, entreprises de construction, DDEA, collectivités, etc.).



PARTAGER

Faire connaître au grand public ces mammifères souvent mal aimés, par des animations notamment dans le cadre de la Nuit Européenne de la Chauve-souris, la diffusion d’une plaquette régionale, le prêt d’une exposition, etc.


Description générale des chiroptères

Les chauves-souris sont souvent aperçues les soirs d’été à la nuit tombée, mais peu de gens ont pu en voir de près. Toutes petites et légères (elles ne dépassent pas les 80 g et la plus légère pèse 3 g !), elles ont le corps recouvert de poils et allaitent leur petit. Ces deux caractéristiques les classent parmi les mammifères. Elles sont toutes protégées en France depuis 1981 et ne doivent pas être manipulées (sauf si elles sont en danger) ni détruites !

Une vie aérienne

Les chauves-souris sont les seuls mammifères capables de voler activement. Elles n’ont pas d’ailes mais un patagium. Il s’agit d’une membrane de peau très fine reliant quatre de leurs cinq doigts démesurément grands, ainsi que leurs pattes arrières et leur queue. C’est d’ailleurs de cette caractéristique morphologique que la famille tient son nom scientifique : les chiroptères. « Chiro » pour main et « ptera » pour aile en grec, signifiant littéralement  « qui vole avec les mains ».
Le cinquième doigt, qui est en fait le pouce, est lui très réduit avec une griffe qui permet à l’animal de s’accrocher occasionnellement ou de prendre appui pour ramper.

Des chasseurs hors-pair

Grâce à un système s’approchant d’un radar embarqué appelé écholocation, elles sont capables de chasser et de se diriger dans l’obscurité la plus totale. Elles émettent des ultrasons inaudibles qui après avoir percuté un obstacle ou une proie, reviennent à leurs oreilles à la façon d’un écho. Elles peuvent ainsi analyser la distance, la vitesse, la forme et même la nature de l’obstacle ou de la proie. Elles ne sont pas aveugles pour autant et se servent de leur vision lorsque l’éclairement le permet.

Un régime alimentaire spécifique

Les chauves-souris de France métropolitaine sont strictement insectivores. Elles se nourrissent d’insectes volants ou non, comme les moustiques et les araignées. Une chauve-souris peut ainsi manger jusqu’à 3000 insectes en une nuit de chasse. Dans d’autres régions du monde elles peuvent être frugivores et de façon anecdotique se nourrir de sang (seulement quelques espèces en Amérique centrale et du Sud).

Une reproduction qui n'est pas laissée au hasard

C’est à l’automne qu’elles vont s’accoupler. Les femelles peuvent stocker les spermatozoïdes du mâle pour n’être fécondées qu’au moment le plus propice au début du printemps après l’hibernation. En été, elles trouveront les ressources nécessaires à l’élevage de leur jeune (chaleur et insectes). Les femelles se rassemblent en colonies sans les mâles. La mise bas de leur unique petit se déroule ainsi entre mi-mai et mi-juillet. Le jeune s’accroche au ventre de sa mère qui l’allaite durant trois à cinq semaines. Seulement 30 à 40 % des nouveaux nés survivront la première année !

Fidèles à leurs gîtes saisonniers

Les chauves-souris, bien qu’elles changent de gîte durant l’année selon leurs besoins biologiques, vont y être fidèles d’une année sur l’autre. En hiver, pour économiser leur énergie, elles entrent  en léthargie. Les battements de leur coeur vont passer de 300 par min. en temps normal à environ 20 par min. pour hiberner. Elles occupent, groupées ou non, un lieu à température stable (entre 4 et 11°C), plutôt humide, sans lumière et à l’abri de dérangement ( grottes, caves, trous d’arbres…).

Les chauves-souris en Midi-Pyrénées

En Occitanie, il existe 29 espèces de chauves-souris (27 en ex-Midi-Pyrénées) sur les 34 espèces présentes en France métropolitaine. A ce titre, la région présente une responsabilité certaine quant à leur préservation.

Le Grand rhinolophe

Le Grand rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum) est une espèce qui a fortement régressé en France, notamment dans le nord du pays. La région Midi-Pyrénées est celle qui compte le plus grand nombre d’individus de cette espèce !

Le Minioptère de Schreibers

La région accueille une population importante du Minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersii) en transit durant l’hiver. Cette espèce, elle aussi strictement cavernicole et grégaire, a subi en 2002 une forte régression suite à une maladie d’origine inconnue dont les conséquences sur les effectifs sont encore difficiles à quantifier. Les populations auraient régressé de 60 %.

Le Rhinolophe euryale

Le Rhinolophe euryale (Rhinolophus euryale) est présent dans les deux tiers sud de la France. Les populations de cette espèce cavernicole et grégaire ont fortement chuté depuis les études par baguage qui l’ont concernée dans les années 1950. Aujourd’hui, les populations restantes sont fragmentées, ce qui cause un isolement qui pourrait poser des problèmes de conservation à l’avenir.

Récemment, deux nouvelles espèces ont été découvertes dans la région lors d’un inventaire : le Murin d’Alcathoe (Myotis alcathoe) et l’Oreillard montagnard (Plecotus macrobullaris). Des inventaires complémentaires seront à mener sur ces deux espèces afin de connaître leur répartition et leur statut de conservation.

Menaces et causes de disparition

Les chauves-souris dépendent d’un ensemble d’habitats. De multiples facteurs menacent leurs populations :

  • la disparition ou la modification des gîtes : rénovation des bâtiments ou des ponts, fermeture de l’entrée des gîtes souterrains, abattage des arbres à cavités… ne prenant pas en compte ces mammifères,
  • la transformation de leur domaine vital (routes de vol et terrains de chasse) : densification du réseau routier, abandon du pâturage extensif, destruction des haies, disparition des zones humides, homogénéisation des boisements, artificialisation des cours d’eau…
  • les dérangements durant l’hibernation ou la reproduction,
  • l’utilisation de produits chimiques : traitement des charpentes, traitement des cultures (insecticide) et du bétail (antiparasitaire)…

La protection des chauves-souris

Toutes les espèces de chauves-souris se trouvant sur le territoire national sont entièrement protégées par la loi de 1976 sur la Protection de la Nature, article L.411-1 du Code de l’Environnement.

Ainsi, il est interdit :
De les détruire
De les mutiler
De les capturer
De les naturaliser
De les tranporter
De les vendre
De les acheter

Depuis lors, cette protection a été renforcée par un arrêté ministériel qui protège 34 espèces de chiroptères décrites actuellement sur le territoire métropolitain de façon nominative ainsi que leurs sites de reproduction et leurs aires de repos.

La France s’est engagée au niveau international via les Conventions de Bonn et de Berne ainsi que par l’Accord EUROBATS. L’annexe IV de la Directive européenne du 21 mai 1992 indique que toutes les espèces de microchiroptères nécessitent une protection stricte. Par ailleurs, l’annexe II de cette directive dresse la liste des espèces d’intérêt communautaire dont la conservation nécessite la désignation de zones spéciales de conservation. 12 espèces de chauves-souris présentes sur le territoire français métropolitain font partie de cette annexe, dont 9 en Midi-Pyrénées.

Les listes rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) permettent d’attirer l’attention sur l’état de conservation des différentes espèces du globe, en classant les espèces selon une méthodologie précise. Au niveau national, une espèce est classée « vulnérable»1 et six espèces comptent parmi les « quasi menacées »2.

1Un taxon est dit « Vulnérable » lorsque les meilleures données disponibles indiquent qu’il remplit l’un des critères A à E correspondant à la catégorie «  Vulnérable » et qu’il est ainsi confronté à un risque élevé d’extinction à l’état sauvage.

2Un taxon est classé « Quasi menacé » lorsque après évaluation selon les critères définis il est près de remplir les critères correspondant à  la catégories du groupe « Menacé » ou qu’il les remplira probablement dans un proche avenir (UICN, 2001).

Accéder au portail WEB'OBS

WEB’OBS est un portail mutualisé, dynamique, destiné à valoriser des données naturalistes entre diverses structures en Midi-Pyrénées. Cet outil collectif, mis à disposition pour la communauté naturaliste, se présente sous forme d’observatoires thématiques. Retrouvez toutes les informations concernant les chiroptères via ce lien :