Le papillon de jour - Rhopalocère
Les papillons de jour et zygènes font partie de l’ordre des lépidoptères. Appelés également rhopalocères, les papillons de jour sont reconnaissables à leurs antennes se terminant par un bouton (massue antennaire). Si les zygènes font partie des papillons de nuit (hétérocères, c’est-à-dire à “antennes diverses et variées”), leur activité diurne permet de les étudier de la même manière que les rhopalocères.
--> Une diversité remarquable
Pour rappel, la région Midi-Pyrénées possède près de 200 espèces de rhopalocères et de 28 espèces de zygènes (appelés communément papillons de jour) recensées à ce jour, soit près de 75 % des espèces connues en France métropolitaine. Entre pelouses sommitales des Pyrénées, causses du Larzac et forêts alluviales humides des bords de la Garonne, la diversité de milieux présents et le contexte géographique livrent un large éventail de conditions climatiques et d’espèces végétales qui permettent le développement d’un grand nombre d’espèces. C’est ainsi que l’on rencontre dans la région des espèces xérothermophiles (la Proserpine, l’Hermite, le Fadet des garrigues), des espèces forestières (les Mars changeant, la Bacchante), des espèces de tourbière particulièrement menacées (le Nacré et le Cuivré de la bistorte) ou encore des papillons d’altitude (l’Apollon, le Moiré cantabrique, l’Azuré des géraniums), dont certaines sont endémiques des Pyrénées.
--> Dispersion et répartition inégale des connaissances
Il n’existe pas de bilan récent traitant des papillons de jour de la région. Les quelques atlas existants sont anciens (XIXème et début du XXème siècle) et ne traitent que partiellement de la région (Pyrénées surtout). Alors que l’on voit plusieurs espèces disparaître de notre faune régionale et que les menaces portant sur certaines d’entre elles sont de plus en plus pressantes, il paraît important de disposer d’un outil permettant de dresser un état des lieux des connaissances sur ce groupe faunistique.
--> Des indicateurs écologiques pertinents
On sait également, depuis les études de monitoring menées notamment en Grande-Bretagne, que les papillons de jour sont de bons indicateurs du maintien de l’ouverture des milieux, mais aussi de leur conservation (POLLARD & YATES, 1993). Leur mobilité permet de suivre leur réactivité aux modifications de leurs milieux de vie, et s’avère être un bon indicateur de l’état de santé des biotopes. Si la structuration de la végétation est un facteur majeur dans l’apparition ou le développement de certaines espèces de papillons, la composition floristique est également primordiale. L’absence des plantes nourricières (plantes-hôtes) est un facteur limitant pour le développement des Lépidoptères dans une station donnée. Leur présence, l’abondance et la diversité des espèces de papillons constituent des paramètres pertinents pour l’évaluation de la valeur écologique des milieux naturels.
--> Un groupe d’espèces attrayant : un bon outil de sensibilisation
Groupe d’espèces généralement apprécié du grand public, la sensibilisation et la mobilisation à ce type de projet, et plus globalement aux enjeux liés à la conservation des espèces, est grandement facilité.
Réaliser un atlas écologique régional des Rhopalocères et zygènes de Midi-Pyrénées devient donc un sujet de choix concernant les problématiques de gestion et de conservation, et de fait un outil indispensable aux acteurs de l’environnement et divers aménageurs. C’est également un outil de sensibilisation qui permettra à tout citoyen soucieux de mieux connaître la nature qui l’entoure.